Introduction
Il arrive à tout le monde, à un moment ou un autre, de ressentir un mal-être sans vraiment savoir pourquoi. Ce sentiment diffus peut sembler passager, mais lorsqu’il persiste, il devient essentiel de l’identifier et d’agir.
Le mal-être n’est pas seulement un inconfort émotionnel ou corporel, c’est souvent le signe que quelque chose dans notre vie ne fonctionne pas comme il devrait. Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de ce sujet délicat, pour vous aider à mieux comprendre les signaux d'alerte les causes possibles, et surtout, comment y faire face avec détermination, en prenant soin de soi.
Qu'est-ce que le mal-être ?
Le mal-être est un état de souffrance qui peut se manifester sous différentes formes : un inconfort général, un sentiment d’oppression, une perte de "goût" ou même des changements d'humeur ou des de tensions dans le corps. Ce mal-être peut être difficile à décrire, car il n’a souvent pas de cause apparente immédiate.
Et si cette souffrance était un message de votre corps ou de votre être, comme pour vous alerter que vous n'êtes pas sur le bon chemin?
Pourquoi est-il important de le reconnaître ?
Reconnaître le mal-être est crucial, car c’est la première étape pour prendre soin de soi. Ignorer ces signaux peut entraîner des difficultés encore plus grandes à long terme, que ce soit dans votre travail, vos relations, ou votre santé en général. Le mal-être est souvent le reflet d’un déséquilibre dans notre vie – que ce soit une situation stressante au travail, des relations sociales toxiques, ou des origines plus profondes liées à notre passé. Le reconnaître permet de prendre les mesures nécessaires pour retrouver un équilibre et améliorer sa qualité de vie et sa santé.
Identification des Signaux d'Alerte
Quels sont les signaux physiques du mal-être ?
Le mal-être peut se manifester par des signaux que l’on a tendance à ignorer ou à minimiser, même lorsqu'il s'avère profond. Ces signaux peuvent inclure des douleurs inexplicables, une fatigue persistante, ou des troubles du sommeil. Le corps parle souvent avant que l'on ne réalisiez ce qui ne va pas dans son esprit.
Ces troubles physiques sont des indicateurs qu’il est temps de prêter attention à ce que l'on ressent vraiment.
Écouter son corps est une étape clé pour détecter les premières difficultés avant qu’elles ne deviennent insurmontables.
Quels sont les signaux émotionnels à surveiller ?
Les signaux émotionnels sont tout aussi importants que les signaux physiques. Ils peuvent se manifester par une anxiété accrue, une tristesse prolongée, une irritabilité ou un sentiment d’oppression.
Si vous vous sentez régulièrement à côté de votre vie, sans être capable de mettre le doigt sur ce qui le déclenche, c’est un signe que quelque chose ne va pas. Ne négligez pas ces signaux émotionnels, car ils sont souvent le reflet de difficultés internes qui nécessitent une attention particulière.
Causes du Mal-être et Origine des Signaux
Quelles sont les causes courantes du mal-être personnel ?
Les premières questions concernent deux aspects : cela fait-il suite à un événement difficile (deuil, séparation…), ou une problématique médicale peut-elle être à l’origine ? Comme toujours en cas de doute, le médecin est la première personne à consulter. Un sentiment ou état de mal-être faisant suite à un choc ou une perte devient inquiétant lorsqu'il s'installe dans la durée.
Le mal-être peut être lié à plusieurs facteurs. Il peut, entre-autres, être lié à
des souffrances au travail, à la maison, en lien avec les études ou les cercles sociaux,
des expériences négatives pendant l'enfance, que ce soit des souffrances liées à des traumas du passé ou de la négligence, des besoins fondamentaux non nourris, tels que « se sentir respecté, respecté, s’exprimer librement… »,
l’énergie opposée de nos rêves et des blocages qui nous retiennent, ce qui agit alors comme si on appuyait simultanément sur l’accélérateur et sur le frein.
Les évènements à l'origine de cet état peuvent être mémorisés dans la mémoire explicite des faits qui peuvent être mis en mots, ou profondément enracinés et mémorisés notre corps, dans la mémoire implicite, ce qui donne alors cette impression de malaise diffus et comme "injustifié". Ainsi en va-t-il des expériences négatives de la plus tendre enfance.
Clarifier les causes permet d’améliorer chacun des aspects qui constituent le mal-être, un mieux-être peut apparaitre sans qu’il soit nécessaire de « tout résoudre ».
Ameli propose une page d’informations sur la dépression et les troubles de l’humeur en France.
Comment l'environnement professionnel peut-il influencer notre bien-être ?
Le travail, où nous passons la majeure partie de notre vie, joue un rôle majeur dans notre bien-être. L’environnement professionnel, le stress ou la pression, des facteurs relationnels, un manque d’autonomie ou de reconnaissance peuvent être des sources importantes de mal-être, sans que l'on ait conscience du rapport entre ces éléments.
Lorsque le travail devient une source de souffrance, cela affecte parfois insidieusement la vie professionnelle et la vie personnelle.
Reconnaître les signaux liés au travail, au plus tôt permet de clarifier la situation, de faire des choix éclairés voire d’envisager un changement avant que la situation ne se détériore, qu'il s'agisse du travail ou d'aspects personnels.
Comment le stress influence-t-il les signaux du corps et de l'esprit ?
Le Professeur Stephen Porges est l'auteur de la Théorie Polyvagale, et en particulier a mis en évidence que le Système Nerveux Autonome, qui gère les fonctions vitales comme la respiration ou le battement du cœur, est équipé de capteurs qui scannent l’environnement à la recherche de signaux de danger, sans cesse et de manière automatique. Ce processus de détection est appelé « neuroception ».
Les situations perçues comme dangereuses par ces capteurs (souvent avant que le cerveau ne les capte) génèrent un état dit « sympathique » d’attaque ou de fuite, ou un état dit « dorsal » de figement.
Tout le corps se prépare alors à attaquer, fuir ou mourir. Lorsque ces situations perdurent, le système bloqué en mode survie dépense l'énergie pour surmonter la menace plutôt que pour rester en bonne santé et épanoui.
Cela peut entraîner des troubles comme des maux de tête, des tensions musculaires, ou des troubles du sommeil. Le stress continu peut « dérégler » le système de détection du danger, comme un système de détection de fumée déréglé qui sonnerait sans cesse, ce qui peut développer de l’hypervigilance, accroitre les signaux émotionnels tels que l’anxiété ou la tristesse.
La prise en compte des signaux de « stress qui ne s’éteint pas » doit permettre de prévenir l’apparition de mal-être durable ou de dépression.
Quelle est la relation entre le style de vie et le mal-être ?
Le style de vie est intimement lié au bien-être.
Un manque d’activités nourrissantes pour le corps et l’esprit, une alimentation déséquilibrée (quantité et qualité de sucres, de gras, de vitamines et minéraux, excès d'alcool) ou des relations sociales insatisfaisantes peuvent tous contribuer à un mal-être persistant. "Il y a de plus en plus de preuves chez les hommes et les souris que le "microbiome intestinal influence le cerveau et le comportement" (Collins et al, 2013 - in "L'anxiété Quelle chose étrange, Steve Haines - Sophie Standing").
Des relations sociales « positives » et des choix de vie « conscients », des activités artistiques, corporelles ou de pleine nature ont un impact significatif sur la santé psychologique.
Méthodes Pratiques et Approches Thérapeutiques pour le Mal-être
Que faire immédiatement lorsqu'un signal d'alerte apparaît ?
Tout dépend bien sûr de la couleur et de l’urgence du signal d’alerte. Est-ce un discret signal de notre corps, que l’on sait percevoir, ou est-ce un voyant rouge toute sirène hurlante ?
Dans le premier cas, on peut s’accorder un moment de pause, ouvrir un espace pour un questionnement intérieur, prendre du recul, se donner de la compréhension et de la compassion à soi-même. Cela peut être suivi d’une demande de soutien extérieur, auprès de proches ou d’un thérapeute pour s’aider à voir clair et identifier les causes potentielles du mal-être. La fuite en avant parait constituer un signe que la situation mérite d’y apporter toute son attention, c’est-à-dire temps d’introspection, une aide extérieure psychologique ou médicale.
Dans le cas du voyant rouge, qui pourrait se traduire par une incapacité à gérer ses émotions ou à une fatigue intense, il semble nécessaire de se tourner rapidement vers son médecin.
En quoi l'activité physique et la méditation peuvent-elles aider à gérer le mal-être ?
L’activité physique adaptée à son âge et à sa condition ainsi que la méditation sont deux pratiques efficaces. Selon le ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative, « Lorsqu’on pratique une activité sportive, le corps sécrète des hormones telles que l’endorphine, la dopamine ou l’adrénaline qui permettent de réduire le stress, améliorer la qualité du sommeil, diminuer les douleurs et agir comme un antidépresseur».
La méditation, quant à elle, permet de calmer son esprit, de développer du discernement face aux situations stressantes, de donner de l'attention au présent.
Intégrer ces pratiques à sa routine quotidienne peut prévenir l’apparition de signaux d'alerte et améliorer sa qualité de vie.
Quand et comment chercher de l'aide professionnelle ?
Si le mal-être persiste -ce sont souvent les proches qui le réalisent- le meilleur conseil est de consulter un médecin. Demander de l’aide vise à se sentir soutenu.e; c'est une démarche courageuse ; particulièrement à un moment de sa vie où on a un regard pessimiste de soi et sur le monde.
Prévention du Mal-être
Comment peut-on prévenir l'apparition des signaux d'alerte ?
La question serait plutôt « Faut-il prévenir l’apparition de signaux d’alerte ?». Ces derniers peuvent en effet être perçus comme des indicateurs de sa santé intérieure.
Il n ‘est souvent pas dans les habitudes de s’observer, de prendre soin de soi, de se fier à ses ressentis, en ayant grandi dans des ambiances comme « Mais non ça fait pas mal », « Il faut parfois se donner des coups de pied aux fesses » et autres « Sois fort » ou « Arrête de t’écouter ». Mais à ne pas l’écouter, le corps finit parfois par hurler, de douleur, de ne plus en pouvoir et d’explosion d’émotions enfermées dans la "cocotte-minute de la vie".
Thomas d’Ansembourg parle d’une "hygiène intérieure" qui consiste à regarder dans quel état on se sent « 3 minutes 3 fois par jour ».
Conclusion
Synthèse des actions à prendre
Prendre soin de son bien-être nécessite des actions concrètes.
Il s'agit tout d’abord d'identifier les signaux de mal-être, qu’ils soient corporels, émotionnels ou mentaux. Les prendre en considération permet d’intervenir avant que la situation ne se dégrade.
Intégrer des pratiques comme la méditation, une bonne alimentation, l’activité sportive, et prendre régulièrement du temps pour soi sont des moyens efficaces pour apaiser son esprit et maintenir un équilibre durable.
Si le mal-être persiste, il est important de demander du soutien, que ce soit auprès d’un praticien en médecine alternative et complémentaire ou d’un médecin.
Encouragement à la vigilance et à l'auto-prise en charge
Être attentif à son état intérieur en se questionnant "Où est-ce que je ressens ça dans mon corps" plutôt que "Pourquoi est-ce que je suis si anxieux?" est un acte de bienveillance envers soi-même. La vigilance face aux signaux de perte d’énergie, de motivation ou de malaise profond est essentielle pour éviter que ces sensations ne s’installent durablement.
Ne laissez pas ces moments passer inaperçus : chaque point de tension ou de détresse est une occasion de prêter attention à ce qui se passe à l'intérieur de soi.
L’auto-prise en charge implique également d’accepter que la demande d'aide extérieure est une démarche positive, courageuse et favorable au changement.
Quelle première étape peut-on entreprendre pour améliorer son bien-être personnel ?
La première étape clé pour améliorer son bien-être est de se donner de la curiosité sur soi.
Prenez quelques minutes, plusieurs fois par jour, pour ressentir l’état de tension ou de détente de votre corps. Interrogez-vous sur l’adéquation de cet état avec la situation que vous vivez. En cultivant cette habitude, vous développerez une meilleure écoute de vos besoins profonds, permettant d’agir avant que le mal-être ne prenne le dessus.
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